Le 4 octobre dernier a eu lieu dans un salon du Stade des Alpes une table-ronde sur le thème ‘Management de proximité, une mission au coeur de nouveaux équilibres.’
Cette table-ronde, organisée par l’association des diplômés de l’IAE Grenoble, et animée par Anne-Gaëlle METZGER du Journal des entreprise, avait pour but de faire le point sur le rôle, les enjeux et les particularités du travail de ces managers au plus proche de leurs équipes, dans un contexte économique mouvant et une société en recherche de nouveaux équilibres sociaux.
Sont intervenus :
Un rôle de plus en plus complexe
Les échanges ont portés pour notamment sur le rôle de ces managers. Rôle complexe, car on n’attend d’eux, selon Emmanuel Abord De Chatillon,
1. d’être des experts de leur métier,
2. de manager une équipe et d’être proche d’elle,
3. de gérer.
Ce dernier point prenant de plus en plus de temps sur les deux premiers. Le style de management est quant à lui de plus en plus cadré, normé, transformant le ‘manager-décideur’ en ‘manager-traducteur‘ : traduire à son équipe les ordres, normes et objectifs issus du top management.
Aider les managers à se protéger
Et tout cela en étant dérangé toutes les 4 minutes, selon une étude sur les empêchements de travailler rapportée par un intervenant. Le pas vers la souffrance au travail des managers est franchi : quid du stress pour cette catégorie de salariés ? Il existe bien sûr, et le débat a porté sur la capacité des managers à pouvoir dire non. Non aux appels professionnels le week-end et pendant les vacances. Non à l’utilisation d’outils censés faciliter le travail de leurs utilisateurs et qui ressemblent plus à un ‘fil à la patte’. Aider les managers à se protéger et à gérer leur temps. Mais peut-on dire non à une stratégie qui heurte sa sensibilité et ses valeurs ? Comment réagir par exemple face à la demande de fermer un site en France et de former les nouveaux collaborateurs dans le pays de délocalisation ? Difficile de trouver une réponse générale.
Valoriser l’expérience et les évolutions transversales
Qui est responsable de l’échec d’un manager dans sa mission ? S’il est mauvais, est-ce de sa responsabilité ou de celle du top management qui a fait le mauvais choix ou n’a pas mis en place tous les moyens pour aider le manager de proximité ? Car dans les entreprises aujourd’hui la gestion de carrière se fait par l’accession à des postes de management. Ne serait-il pas possible d’envisager une évolution plus transversale ? De même que faire des managers, issus de postes de techniciens, qui seraient en échec ? Selon Régis Mulot, pouvoir revenir à son ancien poste sans être marqué à vie permettrait d‘enrichir son expérience et de diminuer la pression, quitte à retenter l’expérience dans quelques années, en ayant appris de cette première expérience.
Savoir prendre des risques et sortir de l’isolement
De même, le risque est indissociable du poste de manager. Il s’agit de prendre des décisions sans avoir toutes les données. Aujourd’hui, la partie ‘gestion’ prend plus en plus de place dans leur mission. Ont-ils encore la possibilité de décider et prendre des risques ? A ces postes-clés, recrute-on plutôt des décideurs ou des gestionnaires ?
La question de l’échange et du partage a été soulevé par Damien Richard. Sortir de l’isolement du manager, pris entre la Direction et son équipe. Echanger entre managers permet d’évacuer la pression, en développant le sentiment d’appartenance. Partager le fardeau.
La question du sens
Au final, la question du sens est au coeur de ce fameux équilibre recherché. Donner du sens à son travail, traduire en sens la stratégie issue du top management pour son équipe, pour être bâtisseur de cathédrale plutôt que casseur de cailloux.
Nathalie Ayet
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