Les robots peuvent-ils remplacer les salariés à leur poste de travail ? Des articles de presse annoncent régulièrement qu’1 emploi sur 2 pourrait être occupé par un robot d’ici 2030 (souvent sans préciser vraiment leurs sources). Quand on regarde comment sont prises les décisions du quotidien dans les entreprises aujourd’hui, je me dis que cela est possible… mais qu’on peut aussi inverser la tendance. Voici pourquoi.
La robotisation de nos comportements au travail
Vous êtes-vous déjà entendu répondre, par un fournisseur, un prestataire : « Je ne peux pas, le logiciel ne le permet pas« . Ou bien « le service administratif me dit que ce n’est pas possible de revenir sur les termes du contrat« . Sans parler des scripts que les salariés des centres d’appel sont obligés de suivre sous peine de sanction, ou du néo-taylorisme à la mode. Nous demandons déjà aux êtres humains, à leur poste de travail, de se comporter comme des robots, et c’est cela moi une des causes du malaise profond que vivent les salariés.
Or, derrière le papier qu’est le contrat, il y a deux volontés de travailler ensemble. Autour de logiciel, il y a un métier, des savoir-faires portés par des hommes et des femmes. Et derrière cela, il y a tout ce qui fait la beauté et le sens du travail, c’est-à-dire tout ce qui fait que l’homme est Homme, et que la femme est Femme.
Une question de choix… et de ses conséquences pour l’entreprise
Alors oui, il sera relativement simple d’ici 2030 de remplacer certains salariés par des robots, puisque nous demandons déjà à des salariés de se comporter comme tel. Oui, il s’agit d’une question de société, donc également une question politique qui se joue au plus haut niveau. Mais surtout, il s’agit de la volonté individuelle d’hommes et de femmes, chefs d’entreprise, organisateurs du travail…, donc d’un choix. Ce choix est d’importance pour chacun, car derrière la façon dont nous considérons les autres, se révèle souvent comment nous nous considérons au plus profond de nous-même.
Nous sommes les conséquences de nos choix, collectivement mais aussi individuellement. Parce que je le vois quotidiennement chez les personnes que j’accompagne et parce que j’oeuvre pour cela dans ma vie, je choisi de considérer hommes et femmes comme ceux qui rendent possible ce que des robots analyseraient comme impossible ou peu probable. Je crois aux miracles, car ils sont la conséquence souvent imprévue de nos choix. Laissons-les fleurir aussi au sein de nos entreprises.
Alors comment inverser la tendance ?
Nous pouvons éviter cette robotisation de notre économie, de notre société. Soyons clairs, la robotisation peut rendre de grands services quand elle est au bénéfice des usagers, des clients, des missions qu’elle vise à rendre. Ce sur quoi nous devons être alertés, c’est la robotisation idéologique, celle qui pense que l’être humain peut être exclu complètement de certains métiers. Le développement de robotisation-là, s’appuie sur trois piliers :
- Tout d’abord, une méconnaissance de ce en quoi consiste réellement le travail, occultant ainsi toutes ses dimensions invisibles ou discrètes.
- Ensuite, sur les rêves vendus par les sociétés qui les fabriquent et les commercialisent, ces robots.
- Enfin, sur une vision cynique de l’humanité, quoi ne voit en l’être humain que des problèmes à gérer, et non une source infinie de créativité.
Alors, comment inverser la tendance ? En acquérant de la connaissance sur tout ce qui se passe réellement quand nous travaillons (qui ne se limite pas à ce que l’on voit du travail). En étant responsable pour nos entreprises, qui représentent (avec toutes les formes d’art) ce que l’Homme et la Femme peuvent offrir de plus beau. En comprenant que la réussite tant économique que personnelle dépend d’un certain niveau relationnel et de créativité. Et surtout en prenant conscience de ce qui se joue réellement pour nous, individuellement, derrière ce débat, à savoir dans quel monde nous voulons vivre.
Parlons-en ensemble…
Crédit photo : Bamenny
Nathalie Ayet
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Nathalie a l’art de poser les bonnes questions et de contribuer à une prise de conscience collective des leviers sur lesquels nous pouvons agir. Participer à ses ateliers est un plaisir et une nécessité pour l’avenir de notre société.