Voici un article que j’ai écrit il y a quelques mois sans le publier, car il me semblait insuffisamment ‘institutionnel’. Les accompagnements et formations que j’ai pu faire cette année me poussent, en ce premier jour de l’année, à le mettre à jour et à le partager avec vous aujourd’hui. Vous y trouverez mon intime conviction, celle que nous pouvons tous nous réaliser dans et par notre travail.

Le 28 février 2014 a eu lieu la 2eme journée d’étude de l’Association Européenne pour la Promotion de la Santé (AEPS) à Lausanne, à laquelle j’ai eu la chance de contribuer. Une journée avec des moments forts, des interventions inspirantes, et surtout des échanges avec des chercheurs, des institutions, des entreprises, des professionnels de services de santé venus de plusieurs pays d’Europe. Tous réunis autour d’une question partagée par tous les participants, celle de la santé au travail dans notre monde professionnel contemporain. Je partagerai avec vous dans un article à venir les productions de cette journée, puisque des actes viennent d’être publiées.

De retour de cette journée très inspirante m’est apparue une évidence : j’ai compris ce qu’il manquait d’essentiel dans la façon de vivre le travail aujourd’hui.

Un changement de monde

Le contexte économique est fait d’incertitude et de mouvance, et il est illusoire d’attendre le retour des 30 Glorieuses pour que ‘ça passe’. Le changement de millénaire nous a mis face à nos limites, et est apparu en pleine saillance ce mal-être d’une partie des travailleurs, qu’ils soient salariés, cadres d’entreprise ou agents de la fonction publique. Les chefs d’entreprise aussi ne sont pas épargnés, car même s’ils sont censés être en pleine possession de leur pouvoir, les difficultés financières et une législation trop complexe et souvent sclérosante grignote leurs possibilités d’action et la souplesse nécessaire à ce monde mouvant.

Avec les solutions d’hier nous obtiendrons les mêmes résultats que ceux d’aujourd’hui. Que faut-il changer ? De quoi a besoin le monde de l’entreprise aujourd’hui pour aller mieux ?

 

Revenir à l’essentiel

Nous devons dépasser nos visions actuelles de l’entreprise où nous cherchons :

  • – à ‘motiver’ les équipes en les stimulant par des actions extérieures (primes, incitations diverses…)
  • – à catégoriser les générations en X, Y ou Z pour pouvoir les faire travailler ensemble.
  • – à donner le meilleur de soi en recherchant par des chiffres la preuve de notre performance
  • – à nous former en communication pour apprendre à parler à nos collègues

Comment revenir à l’essentiel ? En laissant s’exprimer en nous ce qui est là et a toujours été là depuis que les hommes ont commencé à peindre dans les grottes. Mon premier questionnement sur nos ‘potentialités’ a été inspiré il y a plusieurs années en m’interrogeant sur les grands maîtres de l’art. Comment peut-on créer des œuvres qui font bouger tant de choses en nous, certes de façon différente pour chacun d’entre nous, mais dans un même effet, celui de faire ressortir le meilleur de nous-même ?

Egalement, avec la même technique, qu’est-ce qui fera d’un peintre un génie touchant notre sensibilité la plus intime ou un artiste médiocre se contentant d’une efficacité purement esthétique ?

La réponse est ce qu’il met de soi dans son acte de création, je parle ici d’amour.

 

saint laurentLe premier moteur à l’action

De quel amour parle-t-on ? De celui qui transcende toutes les disciplines, tous les métiers, toutes les catégories sociales. Celui que tout le monde est capable de mettre en œuvre, celui qui nous pousse à agir et à donner de soi.

Comment le reconnait-on ? Et surtout comment le mettre en œuvre dans l’entreprise, et dans quel but ?

L’amour est le moteur qui nous fait agir, quel que soit cet amour. Dans l’entreprise, son langage est la beauté. Ce que nous trouvons beau est l’expression d’un amour. Ce qui nous touche nous fait agir, et agir juste.

Pour une infirmière, la beauté peut être une perfusion bien faite. Pour le physicien du CERN, elle est un proton qui se dévoile. Pour un chaudronnier, une belle soudure. Pour un ingénieur un pont solide avec une structure extrêmement légère…

Et pour vous, où est la beauté dans votre travail ? En répondant à cette question, vous commencez à révéler ce que qui constitue votre ‘Art du travail’. En restant sur cette pensée (ce que vous trouvez beau dans votre travail), vous allez ressentir des sensations, que je vous invite à prolonger… Vous sentez que cela vous fait ‘vibrer’ ? Précisez votre pensée, et vous saurez alors où l’essentiel de votre énergie doit aller en 2015 pour vous épanouir dans votre travail.

Une question cruciale pour la réussite des entreprises

Laissons entrer l’expression de la beauté dans l’entreprise. Je vous propose 4 bonnes raisons de le faire :

  • – Vous l’avez compris, le premier bénéfice est la motivation de chacun au travail, avec un coût psychique nul à une époque où les risques psycho-sociaux sont un risque majeur dans beaucoup d’entreprises
  • – Laisser exprimer cet Amour libère nos capacités créatrices avec pour visée la beauté du travail. Cela permet de faire évoluer l’entreprise vers des solutions innovantes et inattendues par la mise en route de ce nouveau moteur.
  • – Elle commence par un non-agir, puisqu’il s’agit de se laisser inspirer et toucher par ce que nous voyons ou faisons, et donc tout le monde est en capacité de le réaliser
  • – Exprimée dans un cadre clair, qui est celui de la stratégie d’entreprise, l’histoire ainsi que la pratique d’une corporation, elle permet au groupe tout entier d’atteindre ses buts.

En route vers l’entreprise du futur

Le monde de l’entreprise doit changer. La bonne nouvelle c’est que la solution est accessible à tous, et que cette même solution est valable pour tous, qu’elle ne se conceptualise pas, ne se dépose pas auprès de l’INPI ; cette solution était là avant nous et sera là après nous, elle ne coûte rien et apporte beaucoup que ce soit du point de vue individuelle ou collectif.

Redécouvrons la beauté dans nos actes professionnels, celle qui touche notre sensibilité d’être humain. Avec pour première conséquence la réussite économique de celles qui sont la première source de création de beauté en France : les entreprises.

Nathalie Ayet

Nathalie Ayet
nathalie.ayet@metis-developpement.com